Tout ce que je t’ai dit, oublie le
Je vais disparaître
Le fracas d’une balle
Tout ce que tu entendras
La faille d’une dalle
Tout ce que tu verras
Je serai passé par-là
Avec ma peur
Avec la lueur
D’un Dieu paresseux et fier
Tu n’as pas le droit de te taire
J’ai inventé un monde pour toi
Un monde sur mesure
Un monde à ta portée
Sois toujours ivre toujours surtout
N’oublie pas
Dans le creux de ta main
La petite croix qui te protégeait
La petite luciole qui te guidait
Tes invectives
Résonnent sur moi
Comme un boomerang
T’as tout essayé ?
Je crains le pire
Je me rapproche
Infect
Le café est froid réchauffé
Ça sent la désertion
La réalité qui recommence
Oui tu voulais les seules choses impossibles
Les choses qu’on ne peut prendre par la main
Comme une cerise
Oublie tout
On recommence
Tu n’es pas au monde
En espérant que tu te lèves
Je brûle le drapeau national
Le drapeau nanti
Je bois de l’eau de Vie
Ça n’a l’air de rien
C’est difficile c’est fort à avaler
Ma sœur où êtes-vous ?
Je perds mon poids se met à nu
J’ai éteins l’Impossible
Avec un détonateur surprise
Avoir assez d’affront pour écouter plusieurs sons à la fois, je suis tout permis. Je suis tout terrain. Tout m’est permis je suis un artiste. J’ai le droit de détruire, J’ai le droit de me détruire, c’est un acte manqué. Je vénère les ruines. Dresde 1945 capitale solaire.
Ce sentiment si fort si rare que tout est possible car tout est possible quand le cœur y est. Le cœur. Quand le cœur bat tout bat.
Croiser et semer le Réel, toujours la ligne sur l’horizon fatalement décalé.
Je tombe, tu guettes la chute, je suis en avant, je vis avant la seconde avant la minute avant l’heure qui tombe je suis Moderne avant l’heure je cisaille les contradictions de l’avenir.
Les dents serrés contre le mur, la mâchoire fixée, le regard oublié, j’évite le concassage de justesse, la pression est bien là.
J’ai tenté. Ça a marché. J’ai enfin touché l’amorce, le détonateur.
Implosion. Cadastre. Terrorisme. Sangs à la gueule. Armes à feu. Guerre. Spoliation. Imminence.
Un ami peuplier m’encourage depuis dix ans dans l’aventure poétique. A quand l’ami glaïeul, mélèze, hêtre ? Toute la flore réunis dans un texte en bitume armé.
Le marronnier je préfère éviter, ça gratte.
C’est trop noir ce que j’écris. Putain je n’arrive pas à écrire des choses tendres et gaies, enfin j’ai du mal. Je me libère de ma part d’ombre en écrivant mais je récuse le terme et la fonction « thérapeutique » de l’écriture. Le doute le doute vire au procédé j’ai trois dimensions abyssales d’écriture je remet ma propre plume en question à chaque fois que je frappe sur le clavier je détruis et je reconstruis alors la thérapie passe a coté de moi.
Ecrire c’est un Trip, un voyage vers un inconnu, nous sommes quasi-aveugles, l’expérience est déséquilibrante. Je parle d’Art, pas de commerce.
Je suis une pellicule photo et j’absorbe, j’absorbe, j’absorbe…ça imprime…ça impressionne…
Parfois je dégorge…
Hier c’était hier je jouais à changer l’écoulement des heures je permutais, je troquais des minutes contre des tonnes de secondes heureuses il est venu le temps où l’on peut se payer du bonheur c’est vrai c’est bon mais il y a un lendemain qui fracasse jusqu’à l’intime, au cœur.
Et mon cœur qui oublie de battre par paresse : Hier j’ai du appuyer sur mon pacemaker pour que ma vie se poursuive.
Hier je crois, j’ai été heureux. Court. Tendu. Au-dessus des cigognes. Mais sauvé, en paix.
Hier, nous avons beaucoup bu, beaucoup gobé. Fumé des cigarettes blondes qui charrièrent leurs miasmes dans les coins isolés des murs, où se réfugient les dingues et les paumés de la nuit.
Eclipse furtive
J’entends ta sueur
Je grignote encore encore un peu d’hier je triche mais je paie pour cela.
Cher.
Je referme le livre du temps. A moi de redescendre dans la ronde dans l’arène.
Reprendre mon rôle dans l’arène.
Totalement engourdi narcotique sommeil je perds pieds joints à l’unissons je rejette un regard narquois qui vise à me déstabiliser, la bête est féroce, il y aura du sang rouge à souhait mais pas de regrets j’aime
A te voir on dirait que tu rentres d’une nuit illimitée où tu traînais borderline
J’en veux toujours plus, toujours trop, toujours mieux.
En fin de compte, tout est une question d’échelle. Il faut avoir souffert pour goûter à la joie, à la paix. Il faut aller chercher cette paix après tant de routes sinueuses.
Le bonheur est contraste.
Le mieux est définitivement l’ennemi du Bien.
Ma santé se cabre. Il faut aller au bout, au bout de la sensation, on n’ a pas le choix.
Ce qui fait souffrir, le désir bien sûr. Sans désir pas de créativité. Imaginez un monde sans artistes. Un monde purement utilitaire. Charmant, non ?
Tout ce que j’ai fait dans l’écriture, tout ce que j’ai voulu, c’est aller vers l’extérieur, communiquer, rencontrer l’Autre.
Comme si j’avais peur de le rencontrer dans la réalité.
Je n’ai cherché qu’à me justifier de tout.
La réalité elle se crashe sur moi chaque jour et j’ai du mal à me ramasser. Que voulez-vous je suis tombé du paradis sans parachute. Et sans le mode d’emploi de la Vie.
Tout est un foutoir de toute façon. Le Chaos est devenu une théorie éminente.
Il me faut du contraste, je cherche le contraste…tout est trop atone, du nerf, de la nervure, du jus ! Des niveaux de couleurs la télé
Le ciel est fractionné fragmenté dessiné par un terrien brouillon hasardeux
La nuit était tombée. On cherchait à l’apprivoiser afin de la toucher. Toucher la nuit c’est distiller un rêve, disséminer des étoiles. C’est pointu, sophistiqué.
La tête déguisée par les étoiles.
Chercher la joie c’est errer dans sa propre brume. Ne cherche pas oublie endors-toi elle viendra
Je n’aimais que la nuit je festoyais d’ennui
Désormais c’est le matin que je guette la Vie : « la promesse de l’aube ».
J’aime les traces marques les tags du monde
Je n’aime que ça en fait
Des pas de vie en trop surexposent mes photos.
J’ai raté la prise. L’appât était trop faible.
Ma mâchoire va céder c’est très trop serré
Avoir une écriture racée en jouant avec des lames de rasoir, lacérer le quotidien, lui donner sa griffe.
Te dire
T’épeler chaque mot avec un caillou dans la bouche
Un caillou dans la poche
Pour ne pas perdre sa langue
Tu fermes la journée
Il fait soleil
Soleil de nuits
Un étranger frappe à la porte
Un étranger sans brise
Seul et sans papier
Sans accent
Sans mémoire
Identité floue
Il a un nom qui s’est perdu dans les fugues
Et tous les moments magiques qui s’évaporent pour tomber dans l’ennui
La claque
Si l’ivresse diminue ou disparaît, t’es mal, embouti. Il faut de l’ivresse pour porter le jour. Sous n’importe quelle forme sois ivre.
L’ivresse donne du sens à tes mouvements
L’ivresse liquide le Temps
L’ivresse est prophétique et ouvre toutes les portes
L’ivresse donne l’Impossible à portée de main
L’ivresse,
C’est ta chance.
Pas de quartier pour le quotidien !
« Il ne suffit pas de penser, il faut sentir son destin »
Unamuno.
Je rentre dans une pharmacie, il y en a beaucoup en France, dans toutes les rues en fait je rentre et je ne sais pas quoi acheter quel médicament ingérer pour ma neurasthénie chronique.
Toutes ces molécules ont un Destin.
Un grand poète n’écrit qu’un seul poème. Une unique, une irremplaçable œuvre faite de chair et d’esprit.
Courte mais très affûtée.
Tout est grâce. Tout est grâce.
Les objets rassurent mais nous possèdent. Que faire ?
J’habite sur Internet, au cœur de la fibre. Je suis une synapse du réseau mondial. J’habite à une frontière qui n’a pas de limites.
La limite de la pensée, c’est la limite du corps. Maudite incarnation.
La pensée ne fait que courir après le corps. Un retard difficile à combler.
L’esprit n’a pas été achevé.
Le mauvais quart d’heure de la Vie et ses moments divins
Je cherche des points d’appui, je cherche à me faire rassurer, à me faire dire que j’existe bel et bien, sujet libre et autonome. Vertiges de la Liberté.
On construit, on bâtit c’est bien, mais on ne détruit pas assez.
Pourtant détruire à de l’avenir.
On ne projette pas sur l’imaginaire, finalement.
On projette sur ses actions. La pensée heureuse, l’espoir ne se fait qu’au prix de nos efforts, au cœur de la vie, souvent « quotidienne ».
Trouver de l’ivresse dans la vie quotidienne. C’est le défi.
La chasse aux sécurités, la recherche d’une structure où s’articuler, pour ne pas dire s’ épanouir.
J’ai oublié mon corps sur le porte-manteaux.
Tout s’échappe, tout fuit, il y a voie d’eau dans la cale, je perds mes mots, mon passé, mon enfance. Tout est transformé, la ligne de fuite est allongée.
La fête est finie, la défaite proclamée, cessé le feu j’observe les structures du nouveau pouvoir la démocratie en peau de chagrin
Chagrin prédicat invalide
Chagrin équation non résolue
L’impossible est bien à l’heure
J’ai changé j’aime
Fiction rien n’a existé derrière les masques
Derrière les apparences il y a
Rien
Mon petit frère, c’est mon grand frère. Absolument.
Je suis en surface, là.
Je ne suis pas au monde si le plaisir ne vient pas.
Definitively not.
Contraste niveaux de gris le ciel menace mon humeur
Labile j’oublie d’être bien
Tout se passe
Calciné de la vie
C’est décidé, je vais rejoindre Rimbaud en Abyssinie
Sur-le-champ j’embarque en soute à Marseille
A bord des mercenaires me racontent leurs épiques trajets
Je referme 29 ans mon occident à moi
A moi l’orient le luxe le velours l’encens la myrrhe
Et la soie.
Mourir seul et lointain c’est perdre son éternité
mort lunaire esseulée
satellite
les dieux sont descendus
upside down
La pensée a un sacré retard sur le corps.
Comment te dire
Comment te dire ce que j’ai oublié de te dire
Le jour de notre mariage
Enfin j’ai dit quelquechose
A l’église
Qui n’était pas au diapason de mon for intérieur
L’orgue non plus
notes biaisées déviance
un demi-ton au-dessus de la fureur
impalpable
voilà
je ne t’aime pas
depuis le début
Tout ce manège c’était pour meubler ma vie
J’ai épousé une étiquette si ce n’est un code-barre social
C’est une chambre. Assez petite. Fendue. Une chambre de bonne femme demeuré par un mec.
Impeccable, exquise, cosy.
Une chambre pour pouvoir rentrer chez soi après exposition à la foule
Une chambre pour avant
Une chambre pour après
Rarement pour l’instant décalage du moment
Une chambre pour les autres
Une chambre pour l’amour
Une chambre pour écrire la vie qui n’est pas dans la chambre
Une chambre pour décrire avec poigne la vie qui imagine
Rêver l’autre
Fictions tombées sur mon moniteur à cristaux liquides
Inspiration
Dieu dans ma chambre
Expiration
Les muses sont passées par ma chambre
Je ne les ai pas touchées
Juré
J’ai touché l’Azur
Mur contre mur
30 m² de frénésie
beaucoup de pensées
beaucoup de caprices
beaucoup d’idées
Lieu de la matrice
Dans ma chambre
Il n’y a que toi que je visite.
Dans ma chambre
Il n’y a que toi qui existe.
J’ai découvert Tosca de Puccini interprété par Callas, c’est un drame furieux et frénétique qui déverse une ivresse, une volupté vocale et orchestrale phénoménale.
Les mots ont une limite que la musique relaie. Il faut taire ce qu’on ne peut décrire avec le langage. La musique donne du sens à l’action, son message s’adresse à la subtile partie de l’Ame qui provient d’un autre ordre, référent, d’un autre univers, peut-être ce paradis dont nous sommes tombés ou une autre vie vécue dans un espace parallèle.
« La vie sans musique n’est qu’une erreur, une besogne éreintante, un exil » dixit Nietzsche.